lundi 18 mai 2015

Evora

Cap à l'Est.
On quitte Lisbonne par le pont Vasco de Gama qui a été construit pour l'expo universelle de 1998. Avec ses 17 kms, il compte parmi les plus longs ponts du monde. En tous les cas, c'est le plus grand d'Europe ! Comme il est très large, on ne se rend pas vraiment compte que l'on franchit le Tage. D'autant que l'estuaire, marée descendante plus ensablement ?, est quasiment à sec et envahi par la végétation. Mais l'eau doit bien remonter parce que partout des barques de pêche et des pêcheurs à pied.



Evora est en plein centre du Portugal, à égale distance de l'océan et de la frontière espagnole.
C'est un reportage vu dans l'hiver qui m'a donné l'envie d'y passer une journée.

Aujourd'hui, c'est une petite ville mais elle a un patrimoine architectural d'une diversité  et d'une richesse extraordinaires. Les Romains y ont construit des temples et des aqueducs dont on peut encore voir les vestiges, les Musulmans l'ont occupée pendant cinq siècles et durablement influencée puisque avec ses petites maisons blanches aux patios dallés, ses terrasses à petits créneaux, elle évoque une médina. Espagnols puis Portugais y ont construit tellement d'édifices religieux que le centre historique est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Un concentré de civilisation occidentale en quelque sorte !


D'emblée, les maisons basses, blanchies à la chaux, les ruelles étroites avec leurs calades nous rappellent qu'on a franchi les portes du grand sud européen... d'autant plus facilement qu'il fait déjà une chaleur écrasante !

















Un des must d'Evora, c'est l'église San Francisco. Pas de chance, elle est en rénovation et enfermée dans les échafaudages...



Mais le top du top, l'endroit le plus visité de la ville, c'est la Capela dos Ossos... autrement dit, trois nefs entièrement tapissées... d'os ! Fruit du passe-temps des moines franciscains qui ont soigneusement année après année recueilli des squelettes...  Dans le même esprit, les voûtes sont élégamment soulignées par des guirlandes de crânes humains... Et un peu partout, des petites plaques avec des sentences bien morbides...




















La température est encore montée de quelques degrés... et la fraîcheur de la Sé, la cathédrale d'Evora, est la bienvenue ! Elle étonne par sa structure très particulière avec deux tours carrées dissemblables. Elles sont coiffées de cônes ajourés dont l'un est recouvert d'azulejos. A l'intérieur, la hauteur de la nef, d'où plongent des lustres en cristal dignes d'une salle de bal, est impressionnante. Pour voir le reste, il faut alimenter les troncs en monnaie pour que les chapelles s'illuminent... Seul émerge de cette pénombre un grand orgue en bois. Les tours ne sont pas ouvertes au public mais depuis le cloître un escalier conduit au toit. En plein midi, panorama "éblouissant" sur la ville basse et les vestiges du temple juste en contrebas.






Si l'on se fie à la hauteur des colonnes qui portent encore leurs chapiteaux corinthiens, le temple, dit de Diane, a dû être un édifice de taille imposante. Sur fond de ciel bleu, il a quand même belle allure !







Evora aussi du temps de sa splendeur a eu son université.
Pas de contrôle d'accès... L'année universitaire est terminée et les lieux sont quasi déserts...  Les couloirs, les salles qu'on entraperçoit par les portes vitrées, sont tapissés d'azulejos. Pas vraiment la même déco que dans ma fac à moi...


Avant de reprendre la voiture, direction la "meilleure pâtisserie" de la ville, la Pastelaria Conventual Pao de Rala. Une petite maison d'angle, une petite salle aux murs blancs et jaunes, quelques tables, de jolies assiettes de porcelaine, un accueil souriant et un service discret et attentif. Rien que du bon, du beau et de l'alléchant ! Et pour parfaire le tout, climatisée !