dimanche 17 mai 2015

Tomar

En quittant Coïmbra vers le sud, il y a le choix entre Fatima et Tomar. Ce sera Tomar !

Tomar, c'est aujourd'hui une petite ville tranquille.
Et pourtant, son nom est associé à l'un des plus grands ordres militaires et religieux de l'histoire de l'occident : l'ordre des Templiers. Après avoir été persécutés par Philippe le Bel (revoir, voire relire Les Rois Maudits, le premier tome suffit...) ils ont été accueillis au Portugal, ont mis leur puissance financière au service de la royauté et financé les premières grandes expéditions maritimes. Voilà pourquoi leur symbole, la croix carrée rouge, ornait les voiles des caravelles parties sillonner les océans.
Devenus l'Ordre du Christ, ils ont donc fait de Tomar le siège de leur congrégation et y ont construit leur quartier général... un château dans un couvent, à moins que ce soit l'inverse...



Quoi qu'il en soit, de l'extérieur, l'édifice, entièrement fortifié, semble impénétrable. Il faut franchir l'unique porte, monter la longue rampe en calade qui débouche sur une vaste esplanade pour en saisir toute la dimension et la complexité architecturale.




















Au delà des cloîtres, le regard est vite arrêté par un bâtiment d'aspect militaire sur lequel semblent être venues se greffer toutes les autres constructions...
C'est la rotonde des Templiers, le cœur spirituel du monastère. L'église tient son nom de son intérieur très particulier, bâti autour de huit piliers en cercle. On n'en verra pas davantage car elle est en cours de restauration et envahie par les échafaudages...

Puis va suivre un dédale de cloîtres aux murs souvent décorés d'azulejos et aux usages bien différenciés, de salles d'études, de bibliothèques, de dortoirs pour les novices, de cellules individuelles pour les moines, de cuisines, d'entrepôts, de salles de réceptions, de réfectoires... Pas vraiment de schéma directeur comme on dirait aujourd'hui, mais on sent que pour chaque moment de la vie à l'intérieur du monastère, tout est réfléchi, rationalisé, optimisé ! Dommage vraiment que l'organisation de la visite soit réduite à sa plus simple expression... des panneaux -petits- en portugais et en anglais. Un audio-guide ne serait pas de trop à défaut de visites commentées !





Midi approche et nous redescendons vers la ville où on va tomber en pleines festivités. Les rues, la place de l'église sont noires de monde. Les cloches sonnent à la volée, et sur le parvis des couronnes très hautes avec des fruits, du pain et des fleurs, surmontées de la croix des Templiers.







Ce qui est bien au Portugal, c'est qu' il y a toujours quelqu'un qui parle français pour donner des explications.... Donc, c'est le début des festas dos tabuleiros, où on célèbre le St Esprit et le début de la saison des récoltes. Autrement dit, comment se concilier le premier pour que les secondes soient bonnes ! Et Monsieur le Curé, Monsieur le Maire... tout le monde est de la partie ! Les couronnes vont être transportées par des jeunes en costumes traditionnels jusqu'à la mairie.

Sous les arbres, des stands avec de la charcuterie, des beignets, du vin, des fruits, des gâteaux, des biscuits... Là encore, on doit avoir l'air un peu perdu, un gentil monsieur vient nous aider à faire notre choix !




Un café dans le café de Tomar, le Paraiso, dont le décor nous plonge dans les années 50 et on reprend la route de Lisbonne.